« Considérez votre poste actuel comme un tour de service avec une mission orientée vers l’impact que vous voulez avoir sur une période donnée. »
Nous sommes ravis d’accueillir Satwik Seshasai, vétéran d’IBM et directeur technique fondateur du cabinet de médecine préventive Atria Health, en tant que nouvel exécutif en résidence.
Après avoir appris les bases de la programmation sur l’ordinateur familial lorsqu’il était enfant dans les années 1980, Satwik a obtenu trois diplômes et un doctorat au MIT, s’appuyant sur son intérêt pour la politique pour examiner comment la technologie et la politique interagissent. Il s’est également intéressé à l’intelligence artificielle, en étudiant sous la direction du pionnier Marvin Minsky, une expérience qu’il n’a cessé d’approfondir depuis, en identifiant les opportunités où l’intelligence artificielle peut amplifier l’impact des individus. Satwik a passé la première décennie de sa carrière chez IBM, où il a participé au lancement de la première application SaaS de l’entreprise et a pu constater de près l’impact profond du produit sur certaines des plus grandes industries du monde. L’identification d’acquisitions potentielles SaaS lui a ouvert une fenêtre sur l’écosystème des startups, qu’il a finalement rejoint en 2012. Depuis, Satwik a joué un rôle central pour le déploiement de technologie afin de stimuler le changement dans plusieurs industries, y compris les sciences de la vie chez NextDocs, les services financiers chez Segovia et Clearco (où nous avons eu l’occasion de le rencontrer pour la première fois), le commerce électronique chez Spring, le courtage immobilier chez Compass, et les soins de santé chez Atria.
Investisseur en phase de démarrage, Satwik a également participé à des acquisitions et à des introductions en bourse, ce qui lui confère une grande expérience à partager avec les fondateurs. Nous avons discuté avec lui de l’importance d’être technologiquement ambitieux, de son passage à la télévision et de la raison pour laquelle il considère ses emplois comme des « tours de service ».
DITES-NOUS QUELQUE CHOSE QUE LA PLUPART DES GENS NE SAVENT PEUT-ÊTRE PAS SUR VOUS.
J’ai participé à une émission comique de fin de soirée aux États-Unis, en tant qu’acteur rémunéré. J’étais dans le public et je me suis fait repêcher, mais ils m’ont ensuite payé pour y participer deux fois de plus. Vous pouvez peut-être même la trouver si vous cherchez bien !
POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE L’UN DES PLUS GRANDS DÉFIS OU ÉCHECS DUQUEL VOUS AVEZ APPRIS ?
En repensant à certaines entreprises dans lesquelles j’ai travaillé – notamment celles où les résultats sont restés modestes – je me suis souvent demandé ce qui aurait pu faire la différence. Un point revient régulièrement : nous n’avons pas tiré pleinement parti des capacités techniques que nous étions pourtant en position de développer et de mettre sur le marché.
C’est toujours un exercice d’équilibre : faut-il construire, acheter ou intégrer une technologie ? Dans certains cas, l’approche la plus sensée, sur le plan commercial, est d’acheter ou d’intégrer. Mais trop souvent, on ne prend pas le temps de revisiter cette réflexion. On oublie que lorsque l’on dispose du capital nécessaire et d’une autorisation de marché, construire peut être l’option la plus stratégique à long terme.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL QUE VOUS AYEZ REÇU AU COURS DE VOTRE CARRIÈRE ?
Considérez votre poste actuel comme un tour de service avec une mission orientée vers l’impact que vous voulez avoir sur une certaine période. Voyez l’entreprise non pas comme votre employeur, mais comme le véhicule à travers lequel vous exercez cet impact. Cette perspective vous pousse à rester intentionnel dans votre engagement… et à vous demander, au bon moment, s’il est temps de saisir une nouvelle opportunité.
QUELLE EST LA QUESTION QUE VOUS SOUHAITERIEZ QUE L’ON VOUS POSE PLUS SOUVENT ?
J’aimerais entendre plus souvent des réflexions sur le lien entre culture d’entreprise et performance commerciale. Trop souvent, les discussions sur la culture se limitent à la définition de bonnes valeurs, et restent isolées — comme si la culture était un sujet à part, sans lien direct avec les résultats. Pourtant, en la considérant aussi comme un levier de performance, on ouvre la voie à des actions plus ambitieuses, plus stratégiques, et souvent bien plus porteuses d’impact.
QU’EST-CE QUI VOUS DONNE DE L’ÉNERGIE ? COMMENT PRENEZ-VOUS SOIN DE VOUS ?
Partager des expériences enrichissantes avec mes enfants autour de nos intérêts communs me donne de l’énergie. Mon fils et moi allons souvent camper et assistons à de nombreux événements sportifs. Ma fille, de son côté, est très engagée dans des activités scientifiques et technologiques, et j’essaie autant que possible d’y participer à ses côtés.
DANS VOTRE RÔLE CHEZ INOVIA, QUELLES QUESTIONS LES FONDATEUR·RICE·S DEVRAIENT-ILS·ELLES VOUS POSER ?
- Comment penser à l’avenir de leur secteur plutôt que de simplement répondre aux attentes actuelles du marché ? Si l’on veut bâtir une entreprise générationnelle et durable, il faut anticiper les besoins futurs de ses clients — même ceux qu’ils ne perçoivent pas encore.
- Comment garder une perspective claire sur les principes fondamentaux de l’IA et de la technologie tout en tirant parti des outils les plus récents et performants ?
- Pour les fondateur·rice·s qui commencent à envisager une sortie (IPO, acquisition, croissance continue…), comment évaluer ce qui offrira les meilleures perspectives pour leur produit et leur équipe ?
- Comment construire un réseau de personnes de confiance, capables de les accompagner à long terme — à la fois pour nourrir une vraie communauté autour du projet, et pour limiter les risques de l’entreprise ?
D’un point de vue plus personnel, j’ai eu la chance d’amener certaines personnes avec moi d’une entreprise à l’autre, ce qui est à la fois très gratifiant et l’un des meilleurs moyens de réduire les risques autour d’un projet. J’aime beaucoup aider les fondateur·rice·s à réfléchir à comment créer ce type de communauté au sein de leurs propres équipes !