Bienvenue à Kristine Steuart, EiR

 « Le travail du CEO est de créer une entreprise à laquelle les gens veulent appartenir. »

Nous sommes emballés d’accueillir Kristine Steuart, dont l’expérience acquise lors de la création, de la croissance et de la vente de son entreprise sera inestimable pour nos fondateurs. En tant qu ‘EiR, Kristine aide les entrepreneurs à combiner la stratégie à une exécution impeccable, un sujet d’actualité à l’heure où les entreprises se réorientent vers une croissance sensée. 

Inovia a été l’un des premiers investisseurs d’Allocadia, une entreprise de logiciels de marketing, de budgétisation et de gestion de la performance établie à Vancouver et fondée par Kristine et sa sœur Katherine Berry. Sous leur direction, Allocadia est devenue une organisation mondiale avec des centaines de clients, dont Unilever, Philips, ServiceNow et SAP, et des partenariats tels qu’Oracle, IBM et Adobe.

C’est bien connu, le financement par capital de risque est difficile à obtenir pour les femmes entrepreneures. En effet, celles-ci ne reçoivent que 2 % du financement total, et ce, depuis longtemps. Non seulement Allocadia a-t-elle surmonté les probabilités en levant trois rondes de financement, mais elle se distingue également par l’une des plus importantes acquisitions d’une entreprise fondée par des femmes au Canada.  

Kristine siège au conseil d’administration de la BC Tech Association, où elle travaille à faire croître l’industrie de la technologie dans la province. Elle s’est également associée à la BC Cancer Foundation pour aider à trouver des façons de mobiliser l’écosystème technologique afin de faire une différence. Nous avons récemment discuté avec elle de l’évolution de son entreprise, des conseils qu’elle a reçus et de la façon de gérer le stress à la source.

Dites-nous quelque chose que la plupart des gens ne savent peut-être pas sur vous.

Ma jumelle identique et moi nous sommes lancées en affaires à titre de cofondatrices. Les gens pensent que notre association a fonctionné parce que nous sommes semblables, mais c’est plutôt le contraire ! Notre relation a bien fonctionné au fil des ans car nous sommes, à bien des égards, très différentes. Nous apportons chacune quelque chose d’unique. Au début, par exemple, Katherine se concentrait davantage sur le produit, tandis que je m’occupais davantage des ventes et du marketing (ironiquement, au fil des ans, à mesure que les besoins de l’entreprise ont évolué, ces rôles se sont inversés).

J’ai appris que les bons partenariats d’affaires reposent sur des compétences complémentaires. Il faut comprendre que l’on ne peut créer ce que l’on a à créer sans cette complicité.  

Pouvez-vous nous parler de l’un des plus grands défis ou échecs duquel vous avez appris?

L’un des plus grands défis de la création de notre entreprise a été de réfléchir à la manière de penser chaque nouvelle phase de croissance dans le contexte de la création d’une catégorie. Trouver le juste équilibre entre investir dans la création de la catégorie et ne pas investir trop en avance de la demande du marché était un défi constant et un exercice d’équilibre.

Au bout du compte, notre stratégie a consisté à adopter une approche de croissance plus mesurée, à créer une valeur ajoutée pour le client et à développer un savoir-faire au fur et à mesure que nous avons grandi. (Notre approche a mené à une transaction réussie pour toutes les parties prenantes lorsque nous avons décidé d’approcher un partenaire d’investissement pour notre prochaine étape de croissance, ce qui a conduit Allocadia et BrandMaker à s’unir pour devenir un leader incontesté de la catégorie. Je me demande cependant – et c’est le propre de l’esprit occupé d’un entrepreneur! – si notre entreprise n’aurait pas pu se développer plus, et plus rapidement, en approchant différemment l’investissement dans la catégorie.). Tout cela fait partie de la croissance d’une entreprise: vous vous lancez sans connaître tous les faits et données, mais vous devez quand même aller de l’avant et vous adapter.

Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu dans votre carrière?

Le meilleur conseil que j’ai reçu est celui de mon investisseuse et membre du conseil d’administration, Nanon de Gaspé Beaubien-Mattrick, qui m’a dit un jour que mon travail de CEO était de créer une entreprise à laquelle les gens veulent appartenir. Et par « les gens », elle voulait dire toutes les parties prenantes de l’entreprise : clients, membres de l’équipe, partenaires, investisseurs, etc.

C’est logique quand on y pense. Mais la véritable valeur de cette définition du rôle de CEO réside dans le fait de l’utiliser comme point d’ancrage pour guider la mise en œuvre d’actions spécifiques visant à transformer cette vision en réalité. C’est la question du « comment » créer un sentiment d’appartenance avec les parties prenantes qui est la partie la plus difficile; c’est une combinaison de nombreuses décisions et actions à prendre chaque jour pendant longtemps. 

Quelle question souhaiteriez-vous que les gens vous posent plus souvent?

« A quoi ressemble une bonne exécution? » Dans le monde des affaires, en général, nous parlons beaucoup de l’importance de la stratégie, et il y a beaucoup d’informations sur la façon de créer une bonne stratégie. Une bonne stratégie est essentielle pour les entreprises à rendement élevé. Toutefois, nous ne parlons pas souvent de l’importance de l’exécution et nous ne comprenons pas ce qu’est une bonne exécution. Il s’agit d’une lacune cruciale pour les entreprises en croissance, car l’exécution permet d’obtenir les résultats de la stratégie. Elle permet également de tester les éléments de stratégie où l’on doit en apprendre davantage. Une bonne exécution guide l’évolution de la stratégie.

C’est un sujet d’actualité : les entreprises technologiques se reprogramment afin d’affiner leurs stratégies et leur exécution, et de manière à pouvoir investir plus efficacement. La croissance à tout prix a jadis permis de cacher une mauvaise stratégie et une mauvaise exécution, mais ce n’est plus une option. 

Qu’est-ce qui vous donne de l’énergie? Comment prenez-vous soin de vous?

Au quotidien, j’écoute souvent de la musique, car elle me permet de calmer mon esprit occupé et d’être plus dans le moment présent avant de me coucher. Pour moi, prendre soin de soi consiste davantage à s’attaquer aux causes profondes du stress qu’aux symptômes. L’un des éléments fondamentaux sur lesquels je me concentre est de m’assurer de consacrer du temps à des choses qui me passionnent personnellement (je me suis rendue compte que j’avais beaucoup d’énergie pour aider les gens à progresser dans leur carrière. Ça me fait plaisir, peu importe les résultats).

Dans votre rôle chez Inovia, quelles questions les entrepreneurs devraient-ils vous poser?

Les entrepreneurs peuvent me parler de la mise en marché, de la vente d’entreprise, de l’alignement de l’exécutif, de la culture d’entreprise, de la marque, de la catégorie, de la stratégie organisationnelle, etc. 

Je suis également heureuse d’approfondir les sujets mentionnés ci-dessus : comment créer une culture d’appartenance et à quoi ressemble une bonne exécution (probablement parce que j’estime que cela aurait pu être mieux dans mon parcours d’entrepreneure et parce que j’ai beaucoup appris dans ce domaine lorsque nous avons vraiment commencé à bien faire les choses!) Je serai heureuse de vous faire part de mes apprentissages, et j’aimerais aussi connaître ce qui a bien fonctionné pour d’autres chefs de la direction.

Vous souhaitez bénéficier de l’expertise de Kristine? Contactez-nous!