Bienvenue à JF Cote, EiR

Il y a une devise qui me guide dans la vie : « On rate 100 % des tirs que l’on ne prend pas. »

Nous sommes ravis d’accueillir Jean-François Côté, cofondateur et ancien PDG de la compagnie de technologie publicitaire Sharethrough, en tant que nouvel entrepreneur en résidence.

JF avait 15 ans lorsqu’il a lancé sa première entreprise, en s’associant avec son grand-père pour installer des distributeurs automatiques de cartes de hockey dans la banlieue sud de Montréal. Sa deuxième aventure entrepreneuriale a eu lieu deux décennies plus tard, lorsque l’essor de l’économie numérique a poussé les entreprises à rechercher des outils fiables pour faire de la publicité en ligne.

À l’époque, JF avait des années d’expérience dans la finance et travaillait pour Pages Jaunes, où il avait mené des dizaines d’acquisitions et était en train de mettre en place une division de services de marketing numérique. À ce titre, il était aux premières loges pour assister à la révolution en ligne et a identifié une opportunité pour une technologie de confiance reliant les annonceurs aux éditeurs.

Il a convaincu quatre collègues de le suivre. Ensemble, ils ont créé District M en 2013, une place de marché pour des enchères en temps réel qui adaptent les publicités aux utilisateurs, grâce à des technologies et des algorithmes. Très vite, l’entreprise lève des fonds et se développe aux États-Unis, où elle rachète un leader du secteur issu de la Silicon Valley, Sharethrough. Après avoir suspendu leurs projets d’introduction en bourse fin 2021 et s’être concentrés sur la croissance organique, JF et ses cofondateurs ont décidé de vendre la compagnie à Equativ, basée en France, l’année dernière, afin de construire l’un des principaux acteurs mondiaux de l’industrie des technologies publicitaires.

Le dynamisme et l’expérience de JF font de lui une ressource précieuse pour les fondateurs qui cherchent à se développer et à prendre de l’ampleur sur le marché américain. Nous avons discuté avec lui des pièges de la diversification, de l’importance de l’écoute et de la raison pour laquelle il préfère les maillots de sport sans nom sur le dos.

DITES-NOUS QUELQUE CHOSE QUE LA PLUPART DES GENS NE SAVENT PEUT-ÊTRE PAS SUR VOUS.

Je suis un grand amateur de musique. Mon haut-parleur est toujours allumé dans mon bureau. J’aime différents styles, mais j’écoute beaucoup de musique classique lorsque je travaille. En ce moment, l’un de mes préférés est le compositeur et pianiste montréalais Jean-Michel Blais. Il est fantastique. Ma femme et mes enfants jouent du piano. Je n’en joue pas, mais j’adore ça.

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE L’UN DES PLUS GRANDS DÉFIS OU ÉCHECS DUQUEL VOUS AVEZ APPRIS ?

Nous avons lancé une division axée sur les PME en 2018. Jusqu’alors, nos clients étaient les plus gros annonceurs, les entreprises du Fortune 500, mais mes cofondateurs et moi voulions construire une offre capable de concurrencer Pages Jaunes, d’où nous venions tous. Nous nous sommes investis dans ce projet avec passion, amour et ego. Et nous avons perdu. COVID est arrivé. Nous avons fermé la division et perdu de l’argent.

Ce que j’ai appris, c’est qu’il faut faire très attention à son ego, mais aussi à sa passion, car cela nous a conduits à continuer à investir dans un marché qui ne nous convenait pas, qui n’était pas au cœur de notre business. Pour réussir, il faut être très focalisé.

QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL QUE VOUS AYEZ REÇU AU COURS DE VOTRE CARRIÈRE ?

« Écoute plus que tu ne parles. Tu as deux oreilles, une seule bouche. »

Ce conseil m’a été donné par un PDG pour lequel j’ai travaillé à l’époque, au début de la trentaine. Cela m’a aidé à changer ma façon de diriger. Il est très important d’écouter attentivement.

QUELLE EST LA QUESTION QUE VOUS SOUHAITERIEZ QUE L’ON VOUS POSE PLUS SOUVENT ?

Quel est l’ingrédient le plus important de la réussite de votre entreprise ? La réponse est la culture. Si vous avez une culture forte, les gens se rallient et travaillent ensemble pour gagner parce qu’ils forment une équipe. Pour moi, c’est le sens du leadership, qui je suis et ce que je fais. C’est la culture, le logo sur la poitrine, pas de nom dans le dos, comme les maillots des anciennes franchises sportives telles que les Red Sox de Boston ou les Yankees de New York. Allons au combat, nous gagnerons ensemble, nous perdrons ensemble.

QU’EST-CE QUI VOUS DONNE DE L’ÉNERGIE ? COMMENT PRENEZ-VOUS SOIN DE VOUS ?

Ces quatre dernières années, j’ai eu l’impression de courir un ultra-marathon. Je ne sais pas comment j’ai fait pour ne pas tomber à genoux au cours des deux dernières années, mais il s’en est fallu de peu. Ma femme et mes enfants, mes cofondateurs, m’ont soutenu tout au long de ce parcours. Cela a beaucoup aidé à poursuivre et à atteindre nos objectifs communs ensemble.

Il y a une devise qui me guide dans la vie : « On rate 100 % des tirs que l’on ne prend pas. » Elle me donne l’énergie et la passion nécessaires pour continuer à pousser, à agir et à saisir les opportunités, même lorsque le succès n’est pas garanti

DANS VOTRE RÔLE CHEZ INOVIA, QUELLES QUESTIONS LES FONDATEUR·RICE·S DEVRAIENT-ILS·ELLES VOUS POSER ?

Je veux soutenir d’autres entrepreneurs technologiques canadiens qui cherchent à prendre de l’expansion et à réussir sur le marché américain. Posez-moi des questions sur la croissance, je suis obsédé par ce sujet.

J’aimerais également aider la nouvelle génération de fondateurs à éviter les angles morts en les mettant au défi. Il est facile, une fois que l’on a réussi, de penser que l’on peut marcher sur l’eau et de commencer à prendre de mauvaises décisions – j’ai moi-même commis ces erreurs. L’ambition est indispensable, mais avec moins d’ego et plus d’humilité.