« Je suis toujours prête à attaquer les problèmes complexes. »
Nous sommes ravis d’accueillir Françoise Brougher à titre de conseillère exécutive chez Inovia. Françoise apporte 25 ans d’expérience de leadership au sein des plus grandes entreprises de la Silicon Valley pour soutenir nos entrepreneurs.
Ingénieure de formation, elle a occupé plusieurs rôles stratégiques et opérationnels, aidant des entreprises à croître de dizaines à des milliers d’employés et en développant des équipes de marketing, de vente et de services. Elle a également contribué à l’introduction en bourse de Square et de Pinterest.
C’est à la mi-vingtaine que Françoise a quitté sa France natale et s’est installée aux États-Unis où elle a obtenu un MBA de la Harvard Business School. À maintes reprises, elle a démontré sa forte habileté à générer une augmentation significative des revenus, y compris chez Google, où elle a supervisé l’activité publicitaire mondiale de 16 milliards $US de l’entreprise. À titre de chef des opérations de Pinterest, elle a contribué à étendre les activités de l’entreprise dans 20 pays, doublant ainsi ses ventes.
En 2020, Françoise a fait preuve d’une force remarquable lorsqu’elle s’est ouverte sur son expérience difficile chez Pinterest et a intenté une poursuite pour discrimination sexuelle contre son ancien employeur, ce qui a donné lieu à l’un des plus importants règlements de ce genre annoncés publiquement.
Françoise est actuellement membre de plusieurs conseils d’administration, dont celui de Sodexo, une multinationale française de services alimentaires et de gestion d’installations, où elle siège aux comités de rémunération et de nomination. Elle s’est récemment jointe au conseil d’administration de Velocity Global, où elle dirige les efforts de rémunération de la plateforme de gestion de talent.
Considérée comme l’une des femmes les plus influentes en technologie, Françoise est une source inestimable de connaissances pour les entrepreneurs et complémente parfaitement notre équipe de bâtisseurs d’entreprises. Nous avons récemment discuté avec elle de ses apprentissages en début de carrière, des meilleurs conseils qu’elle a reçus et de ce qu’elle souhaite que les gens lui demandent plus souvent.
Dites-nous quelque chose que la plupart des gens ne savent peut-être pas sur vous.
Je pense que peu de gens savent que j’ai commencé ma carrière au Japon chez l’Oréal : j’y ai passé trois ans dans une usine de fabrication. J’avais 22 ans et je ne travaillais qu’avec des Japonais. La culture diffère de celles de la France et des États-Unis, et on apprend beaucoup. Ils valorisent des choses différentes et travaillent différemment, vous devez donc vous adapter dans un endroit où vous êtes vraiment un étranger.
Pouvez-vous nous parler de l’un des plus grands défis ou échecs duquel vous avez appris?
Je peux à nouveau faire référence à mon expérience au Japon. Là-bas, j’ai goûté à l’échec dès le départ. En effet, le directeur des TI a démissionné le jour même où je me suis présentée parce qu’il ne voulait pas travailler avec moi, une femme de 22 ans envoyée par le siège social.
J’ai travaillé jour et nuit, fins de semaine comprises, avec son numéro 2 pour installer un système de fabrication informatisé à l’usine… et nous avons eu un succès extraordinaire! Quand je suis partie, j’ai reçu de merveilleux cadeaux et les gens pleuraient. Les Japonais respectaient le fait que je travaillais fort. La résilience est une valeur très importante dans la culture japonaise.
Ce que j’y ai appris, c’est qu’être étranger peut vous permettre d’être plus efficace. Lorsque vous êtes étranger, vous n’avez pas à vous conformer, et c’est une bonne chose car vous pouvez alors être plus créatif et libre de toute construction sociale ou culturelle.
Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu dans votre carrière?
C’est un de mes patrons qui m’a dit que, lorsqu’on gère de grandes organisations, notre succès repose sur les épaules des gens qui sont en dessous de nous. Reconnaissez cela, soyez humble et assurez-vous que ces gens réussissent. C’est la seule façon de faire croître une organisation. Vous pouvez être un génie au sommet, mais si les personnes sous vous ne sont pas fortes, vous allez échouer. Il est très important de toujours embaucher meilleur et plus intelligent que soi.
Quelle question souhaiteriez-vous que les gens vous posent plus souvent?
Personne ne m’a demandé s’il y avait une façon de quitter son emploi et de laisser son équipe prendre la relève. Dans tous les emplois que j’ai quittés, ils n’ont jamais eu à me remplacer parce que j’ai bâti des équipes assez fortes pour que ça n’ait pas d’importance que je ne sois plus là. Il est très important que les gens réfléchissent tôt à l’héritage qu’ils laisseront derrière eux. Votre travail consiste à vous sortir d’un emploi. Souvent, les gens pensent à garder le contrôle : « C’est mon travail, je veux bien le faire », mais ils ne se demandent pas quel héritage ils y laisseront.
Qu’est-ce qui vous donne de l’énergie? Comment prenez-vous soin de vous?
Je dors beaucoup. J’ai toujours beaucoup dormi. Je peux dormir sur une chaise, dans un avion, n’importe où! Lorsque je me suis jointe à Google, j’avais eu trois enfants en quatre ans, et mon plus jeune avait moins d’un an. J’avais accès à une pièce sombre où j’allais dormir 20 minutes par jour.
Dans votre rôle chez Inovia, quelles questions les fondateurs devraient-ils vous poser?
Toutes leurs questions à propos de la mise en marché, de la stratégie ou de la croissance de leur entreprise. Je suis toujours prête à attaquer les problèmes complexes. J’adore aider les gens à bâtir leur entreprise.
Vous souhaitez bénéficier de l’expertise de Françoise? Contactez-nous!